

PETITES HISTOIRES DE LA DÉMESURE
projet en 3 volets
Comment créer pour le théâtre quand nous sommes convaincu.e.s que notre société doit ralentir et prendre soin de son environnement ?
Petites histoires de la démesure est un spectacle tout public (à partir de 7 ans) qui se déploie en trois volets. Chaque volet, chaque épisode est une adaptation d’un ou deux mythes des Métamorphoses d’Ovide.
Ces récits sont choisis pour ce qu’ils nous racontent dans notre présent. Ainsi portées sur scène, ces histoires font résonner les travers de l’antique hybris dans notre société du profit à tout prix.
En adaptant ces mythes, la proposition artistique est simple et radicale : raconter ces histoires qui interrogent, sans aucune morale ni mise à distance, le rapport de domination des humain.e.s sur la nature et de questionner le culte du moi, l’ambition amorale et sans limite, la victoire de l’intérêt individuel.
Nous souhaitons affirmer un positionnement, un engagement écologique, humaniste en créant ce spectacle et en le partageant : de par l’histoire qui est transmise aux spectateur.trice.s mais également dans la forme proposée.
La création du spectacle répond à un postulat de travail de départ et emprunte certains codes de l’univers du conteur.euse pour les transposer dans l’espace théâtral contemporain. Chaque volet est créé avec les mêmes conventions :
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deux interprètes au plateau : une comédienne et un musicien M.A.O
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pas de décor ou d’accessoires
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dialogue constant avec la musique
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musique créée en direct
Volet 1 : La démesure jusqu’à la perte de soi - Mythes du roi Erysichthon et du roi Midas
Pour un crime porté à Déméter, déesse de l’agriculture et des moissons, le roi Erysichthon est maudit par la Faim et finit par se dévorer lui-même.
Midas, roi de Phrygie, rend service à Dionysos qui le remercie en lui accordant un vœu. Midas souhaite alors que tout ce qu’il touche se transforme en or. Ce don se révèle bien vite destructeur.
Le mythe d’Erysichton, « celui qui fend la terre », parle des rapports entre l’humain et la nature, et surtout de la violence que fait subir le premier sur la seconde. L’histoire du roi Midas nous parle d’obsession. Elle met en scène un homme qui souhaite amasser, posséder toujours plus : quand le profit prend priorité sur la valeur de la vie.
Volet 2 : la démesure et la Technologie - Mythes d’Icare et de Phaethon
Pour s’échapper du labyrinthe dans lequel Dédale et son fils sont enfermés, le génial inventeur défie la nature et fabrique la première machine à voler.
Après avoir retrouvé son fils, qui avait été élevé par sa seule mère, Phébus (ou Apollon) laisse Phaéton conduire le char du Soleil.
Ces deux récits s’entrelacent et mettent en jeu le problème des limites de l’humain. Icare et Phaethon souhaitent se libérer des contraintes de la nature, devenir puissant et obtenir ce qui les fait rêver. Jusqu’à provoquer leur propre chute…
Volet 3 : Jusqu’à l’espoir - Mythe de Philémon et Baucis
Seuls Philémon et Baucis accueillent chaleureusement Jupiter et Mercure chez eux. Pour les remercier, il et elle pourront mourir ensemble et changés en arbres qui mêlent leur feuillage pour l’éternité.
Ce mythe final est un rempart contre toute forme de xénophobie. L’histoire de Philémon et Baucis contient encore toute la violence des humain.e.s mais elle nous permet de rêver collectivement l’espoir à venir. Elle nous raconte un moyen de sortir de notre torpeur contemporaine pour nous donner les moyens d’aller ailleurs.
La mise en scène et la création du spectacle intégral porte donc sur des principes communs : donner, au récit antique, par l'adaptation, le souffle et le rythme de l’oral, travailler des adresses directes au public pour créer un lien de complicité et l’intégrer dans la construction dramaturgique du spectacle, mettre en jeu la force de l’interprétation d’une comédienne, créer une musique et des effets sonores originaux.
Spectacle tout-public à partir de 7 ans pouvant se jouer partout
Mise en scène et écriture : Géraldine Szajman
Avec Manon Combes, Yasmine Nadifi,
Fanny Santer et Vivien Lenon
Création musicale : Vivien Lenon
Durée : 1 heure X 3
Chaque volet peut être représenté indépendamment des deux autres. Le spectacle intégral peut créer alors un événement en imaginant un cadre de diffusion moins traditionnel avec les lieux d’accueil.
Le spectacle (en intégral ou par épisode) est également conçu pour être joué dans des lieux non dédiés à la représentation (en intérieur comme en extérieur) avec une technique allégée.
L’espace est vide, hormis un tapis de danse noir ultra brillant. Ce plateau nu, par sa simplicité et sa brillance, est un révélateur de jeu. Il s’agit de redonner sa quintessence au théâtre. Travailler sur un espace vide permet de nous approcher au plus près des récits, de l’action et d’éliminer de la scène tout ce qui n’est pas indispensable. Ce simple tapis noir brillant est un théâtre à lui tout seul. Grâce à la matière de ce revêtement, ce n’est pas le plateau que l’on éclaire, c’est le plateau qui éclaire les interprètes, le jeu, l’action, les corps… Lorsqu’il s’allume, il devient puissant, insolite, il ouvre l’espace réel à une dimension d’étrangeté.

NUIT
création pour le très jeune public
Il commence à faire noir
la nuit n'est pas loin...
"Pourtant Lapin n'a pas du tout envie d'aller au lit.
Alors, il décide d'enfermer la Nuit dans une boîte.
Rien ne l'obligera à aller se coucher.
Mais Lapin va découvrir que la Nuit est très, très utile…”
Tout part de ce Lapin qui ne veut pas aller au lit.
L’heure du coucher, c’est le crépuscule qui s’installe,
le jeu qui se termine
et le monde de la nuit qui projette ses ombres parfois effrayantes.
Alors ce Lapin a l’idée d’enfermer la Nuit dans une boîte à biscuits.
Ainsi, plus d’injonction à aller se coucher, le jour et les jeux se prolongent...
La Nuit - personnifiée - lui fait la démonstration qu’elle est nécessaire à la vie : d’abord, le monde animal, les animaux nocturnes, les chauve-souris, les renards et les chouettes, puis le monde végétal, les plantes, les fruits et les carottes chères à ce Lapin...
Et surtout, l’obscurité fait naître le rituel de l’histoire racontée.
Le lapin, la nuit et la boîte à biscuits est un album pour enfants qui nous parle de sujets universels, accessibles et très ancrés dans notre réel. Il raconte aux jeunes et très jeunes spectateur.rice.s la nécessité du rythme biologique de la nature, l’importance de prendre soin du vivant et donc l’empathie.
Raconter cette histoire, c’est aussi raconter l’importance de partager des histoires.
Ainsi le texte engage à créer une fiction pour de jeunes enfants en opposition aux nouvelles technologies, à l’omniprésence des écrans dans nos quotidiens et à l’individualisme.
En adaptant cet album pour la scène, nous voulons créer une expérience sensorielle pour un jeune et très jeune public. Nous imaginons une forme spectaculaire où toute la technique sera montrée et où la fabrication de la représentation se fera à vue. Nous créons un dispositif complètement autonome, où techniques sonore et système d’éclairage sont inclus dans la scénographie et manipulés à vue par la comédienne et par un.e régisseur.se.
La comédienne incarnera à la fois le Lapin, la voix de la Nuit et manipulera, à l’aide d’un.e régisseur.se complice, les différents éléments de la scénographie afin de faire prendre vie aux animaux nocturnes, aux plantes et à tous les effets d’ombres et de lumières. Nous faisons le choix de montrer tout ce que le théâtre peut créer comme magie. La scénographie, l’espace de jeu, prendrons la forme d’une chambre d’enfant créé avec des éléments que l’on peut trouver dans un théâtre. Notre désir est de créer un univers poétique et non figuratif.
Nous donnerons à voir ce que permet les jeux d’ombres et de lumières, pour donner vie au jour et à la nuit et comment des objets se transforment selon la façon de les éclairer.
La création musicale et sonore incarnera aussi cette fiction pour la rendre ludique et immersive, pour transformer la voix de la comédienne afin qu’elle puisse faire vivre la Nuit. Nous nous inspirons également de l’esprit et des codes du bruitage pour créer cet univers sonore.
Nos engagements nous poussent à lier ce que raconte la fiction et la forme du spectacle. Toute la création esthétique et technique sera issu de matériaux en réemploi. Le dispositif autonome permettra de jouer le spectacle autant dans des théâtres que dans des lieux non-dédiés à la représentation.
Spectacle très jeune public à partir de 2 ans avec dispositif scénique autonome
Mise en scène et écriture : Géraldine Szajman
Adapté du "Lapin, la nuit et la boîte à biscuits" de Nicola O'Byrne
(éditions Flammarion)
Avec Yasmine Nadifi
Création musicale et lumières : Vivien Lenon
Création scénographique et lumières : Lucie Joliot
Durée estimée : 35 minutes