

PETITES HISTOIRES DE LA DÉMESURE
J’ai tout l’or du monde, j’ai le don de posséder toutes les richesses et je vais mourir de ne pouvoir boire et manger ?
PETITES HISTOIRES DE LA DÉMESURE est une création pensée comme un spectacle tout-terrain, pouvant être joué partout, pour tout public (à partir de 7 ans). Un spectacle théâtral et sonore qui met en scène et en jeu l’art de raconter et de transmettre : une comédienne, un musicien, un public en arc de cercle.
Un spectacle tout-terrain, toujours en mouvement, car il nous faudra toujours rechercher le juste rapport avec le public, dans le but de nous rassembler, l’instant de la représentation. Nous prenons exemple sur des univers proches des griots africains, de l’histoire racontée au coin du feu, des conteurs afin de créer un spectacle où le spectateur est accueilli, invité à se joindre à cet instant de partage.
Deux mythes, celui du roi Erysichton et celui du roi Midas, nous parviennent du fond des temps et pourtant racontent des images précises de ce que nous vivons aujourd’hui, de ce que nous sommes. Deux mythes qui interrogent la façon dont l’humain habite le monde, de la manière dont il sait ou non user raisonnablement des bienfaits que la nature lui octroie.
Grâce à l’improvisation instrumentale organique et traditionnelle en harmonie avec la comédienne et le public, nous rendons le spectacle totalement immersif afin de faire entrer respectueusement la tradition du griot dans l'ère contemporaine.
Ces deux rois souffrent de l’antique hybris : la démesure. Les deux rois sont noyés par leur pulsion, le premier de pouvoir, le second de possession et ne mesurent à aucun instant la portée de leurs actes. Nous sommes tous Midas ou Erysichton. Et en même temps, ces deux mythes sont d’extraordinaires métaphores de notre société : une société autophage, une société qui pourrait se dévorer elle-même. Deux histoires qui font écho aux questions légitimes que nous nous posons sur nous-même, sur la société, sur la politique, sur les choix de civilisation, sur le monde et les grands enjeux contemporains.
Le mythe d’Erysichton, « celui qui fend la terre », parle des rapports entre l’humain et la nature, et surtout de la violence que fait subir le premier sur la seconde. L’histoire du roi Midas nous parle d’obsession. Elle met en scène un homme qui souhaite amasser, posséder toujours plus : quand le profit prend priorité sur la valeur de la vie.
Ici, il est question de fantastique, d’allégorie, d’intervention de dieux antiques, d’apparition de la nature et de sensations personnifiées.
Ici, il est question de justice symbolique : celui qui a mutilé la terre finit par se mutiler lui-même, celui qui veut posséder plus se dépossède de lui- même. Ils en viennent tous deux à détruire leur rapport au monde.
Jusqu’où peut aller la démesure d’un seul individu, d’un groupe, d’une société, de l’humanité ?
Spectacle tout-public à partir de 7 ans pouvant se jouer partout
Mise en scène et écriture : Géraldine Szajman
Collaboration artistique : Vincent Marguet
Avec Manon Combes - comédienne et Vivien Lenon - musicien
Création musicale : Vivien Lenon
Durée : 1 heure
Création juillet 2021
2021-2023 Représentations à La Comète, en hors-les-murs à La Courneuve, à la Médiathèque Aimé Césaire de La Courneuve, au théâtre des Déchargeurs à Paris



Critiques :

"Avec Petites histoires de la démesure, Géraldine Szajman, adaptatrice des « Métamorphoses » d’Ovide et metteur en scène, Vivien Lenon, compositeur et musicien, Manon Combes, comédienne, nous offrent un moment rare, harmonieux, intelligent, joyeux. On s’envole !
De la culture et de la malice, de l’intelligence et de l’audace, une joie partagée : les artistes de ce spectacle, aussi bref que vif et brillant, sont vraiment remarquables. Deux filles et un garçon. L’une, Géraldine Szajman, a adapté quelques pages d’un texte très célèbre de l’antiquité, Les Métamorphoses d’Ovide. Elle le met en scène, dirigeant une de ses camarades, la très douée Manon Combes. Le troisième est le compositeur et musicien Vivien Lenon, qui joue en direct, à vue sur le plateau, tel l’indispensable partenaire qu’il est."
Armelle Héliot - 19 mars 2023